Alors après une petite semaine et 650 km que retenir du ski doo ?
Un engin étonnant à bien des égards.
Sur
les 30 premiers km j'étais vraiment déstabilisé. On pourrait croire que
la motoneige c'est comme la moto. Mais celà n'a rien à voir en dehors de la position
de conduite. Et encore, il faut se familiariser avec la gâchette
d'accélérateur qui contrairement à ce qu'on pourrait penser ne se
manipule pas avec le pouce. Heureusement notre guide nous donne tous les
trucs pour démarrer. Et le premier c'est de se déhancher et de pencher
vers l'intérieur de la courbe. La motoneige n'étant pas une moto on ne
peut pas incliner la machine pour compenser la force centrifuge il faut
compenser avec le poids du corps pour éviter de verser vers l'extérieur. Et surtout pour
arriver à tourner car l'engin n'a qu'une idée en-tête aller tout droit.
Au premier virage ben.... ça ne tourne pas. On essaie donc la ligne
droite mais le machin n'arrête pas de guidonner. Les skis suivent toutes
les traces et nous sommes ballottés de droite et de gauche de manière
désagréable et ridicule. Au moins la première impression sur la
suspension est bonne. Ça semble assez surnaturel de survoler la piste
sans cahots. Autre point très sympa le moteur. Un beau 3 cylindres rotax
de 900 cm3. Il émet un beau bruit sourd de demi Porsche. Il sonne bien.
Un bon gros matou qui ronronne tranquillement pour le moment.
Une
demi journée plus tard les choses se mettent en place. Avec la
confiance qui s'installe dans le groupe le guide augmente le rythme et
là comme par magie tout se transforme. Dès qu'on dépasse les 30 kmh le
guidonnage cesse. Et on commence à comprendre comment faire tourner la
machine. Il ne faut pas hésiter à s jeter en virage avec un bon gros
déhanchement. Une fois la machine inscrite on colle la gâchette au fond
et la Chenille mord alors dans la neige. Le gros matou a cessé de
ronronner le voilà qui feule maintenant
Il
faut porter le regard au-delà des poudreries que lève la meute devant
vous et surveiller l'arrivée de la prochaine courbe ou virage pour mieux
recommencer.
Dans la
meute les plus faibles roulent devant, euh je veux dire dans le groupe les motoneiges en duos roulent à
l'avant. Les solos plus rapides et maniables ferment la marche. Je suis
donc relégué en fin de peloton. Pas toujours simple ni agréable car la
visibilité est mauvaise et on se prend les échappements de tous. Mais il
y a aussi de bons côtés. On apprend par exemple à lire la trajectoire
et l'état de la piste au comportement des motos qui précèdent. Ce qui
permet d'anticiper les bosses par exemple. Et bien sûr c'est la
meilleure position pour jouer à l'élastique sans trop se faire mal voir
du guide. On peut aussi faire tranquillement des gros travers de gorets sans gêner les autres.
A
propos de gros travers de gorets voilà ma wife devant qui s'amuse comme
une petite-folle. Déhanché gaz travers et.... raquette. La Chenille
raccroche dans la molle déséquilibrant la miss qui tire droit vers le
bord de piste. Heureusement à faible vitesse. Plus de peur que de mal et
au moins on sait qui va payer l'apéro ce soir !
Le
terrain de jeu au Québec est juste incroyable. Il y a 33000 km de
pistes balisées et entretenues régulièrement par des dameuses. Il faut
dire que tous les pratiquants et ils sont nombreux ici s'acquittent d'un
droit de sentier qui coûte 2000 dollars par an. Mais c'est le sésame
qui permet ensuite de voyager de pourvoiries en pourvoiries dans
d'incroyables paysages de forêts enneigées. Le long de cours d'eau ou de
lac. Ou plus fun sur les lacs gelés bien sûr vu les températures
polaires qui règnent tout l'hiver.
Je
garde en mémoire la traversée du lac Taureau par une fin d'après-midi
neigeuse. La faible visibilité et les poudreries m'obligent à
dégoupiller pour ne pas perdre le contact visuel avec le groupe. Le guide s'amuse
devant et met du gaz. On file en ligne droite à plus de 70 kmh sans
visibilité. Quelque part entre ciel et eau gelée. On longe une île, de
magnifiques villas au bord du lac et instant magique en arrivant sur la
rive du lac un troupeau de biches nous accueille.
Bon
on j'apprends par la suite que l'auberge du lac taureau les nourrit
tous les jours pour qu'elles restent dans le décor féérique de ce
magnifique établissement en bois massif.
De
véritables arbres constituent la structure porteuse et les charpentes de
cet énorme chalet de trois étages. Le spa avec piscine extérieure sauna
etc est là pour se réchauffer et se détendre après une journée de ski
doo. La cuisine y est excellente. On aimerait rester là le plus
longtemps possible.
Nous
avons eu la chance dans notre semaine de rencontrer différentes
conditions météorologiques et donc différentes conditions de neige.
Globalement nous avons eu très beau temps et des températures en chute
libre sur la fin de semaine avec un moins 33 le matin. De quoi se faire
une bonne idée de ce qu'endurent les canadiens lors des journées
hivernales. L'équipement grand froid mis à notre
disposition permet toutefois de s'acquitter facilement de ces frimas... à
condition de ne pas sortir les doigts des moufles.C'est
dommage car on passerait bien son temps à essayer de capturer de belles
images des ces paysages pour mieux les ramener à la maison.
Il
faut terminer ce voyage en rendant hommage à l'exceptionnelle
gentillesse de nos amis Québécois. Partout on vous accueille avec le
sourire et la bonne humeur. J'ai adoré également ma dernière soirée sur
place. Forcément un peu triste de finir le voyage je rencontre au bar
un couple qui voyage également pour le we en motoneige. Nous passons un
délicieux moment durant lequel ils m'enseignent la pichenotte. Un jeu où on
lance sur un plateau de bois glissant de petits palets de bois d'une
pichenette. Une règle de jeu proche du billard et des coups également
proches il faut pousser les palets dans des poches et bien calculer son
angle.
Le match France Québec était bien sûr couru
d'avance mais nous avons perdu avec les honneurs et surtout avec un
grand plaisir partagé.
Le
lendemain nous avons pris le bus pour rejoindre Montréal. A contre
courant des Montréalais qui remontaient au volant de pick-up rutilants
vers le nord. Tractant qui un qui deux ski doos dans de non moins
rutilantes remorques. C'est l'amérique !
Montréal
également est typique d'une grande ville d'amérique du Nord avec ses
infrastructures incroyables et ses grands building. En 4h nous ne
pouvions pas en voir beaucoup. Nous avons fait le choix de flâner dans
le froid extérieur plutôt que de nous enfermer dans la ville
souterraine.
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